5 et 6 novembre 1918

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  5 novembre 1918

Au G.Q.G.


Le Quartier Général allemand porte à la connaissance
du Quartier Général français les points suivants :


" Il n'a pas été possible d'évacuer à temps la nombreuse population se trouvant derrière le front comme il aurait été désirable dans l'intérêt de leur sécurité. D'autre part, la dite population exprime son désir d'être laissée aux mains de l'Entente. C'est pourquoi les habitants de tous les endroits pouvant dès maintenant se trouver dans la zone des opérations, par suite des mouvements allemands, ont été laissés. Cette population est pourvue de vivre pour une période de plusieurs jours et possédera, autant qu'il sera possible, de quoi s'assurer les soins médicaux ; à l'approche des troupes de l'Entente, la  population devra faire des signaux au moyen de drapeaux blancs à seule fin de se faire reconnaître. Pour rendre possible à l'Entente la réception de cette population et son renvoi de la zone des combats, le Quartier Général allemand a donné ordre à nos troupes de ne pas tirer et de ne pas jeter des bombes sur les endroits en question pendant une durée de 24 heures après l'évacuation par les troupes allemandes.
Aussi, les convois d'évacués seront épargnés. On évitera, autant que possible, les combats à proximité des endroits se trouvant dans les premières lignes allemandes.
Ces opérations s'effectueront à condition que l'Entente ne force pas le Quartier Général allemand de prendre d'autres mesures.
Ensuite, il doit être exigé du Quartier Général de l'Entente que, dans les endroits habités et pendant le délai accordé, ne pourront rentrer que des troupes non combattantes et sous la protection de la Croix Rouge.
Par contre les troupes combattantes ne devront pas traverser ces endroits, ni construire des travaux d'art, lignes de chemin de fer, routes ou ponts dans et à proximité les dits endroits.
Au cas échéants, le Quartier Général allemand est d'accord pour prolonger pour des endroits plus importants, aux mêmes conditions, le délai d'armistice local, mais à condition d'en être averti à temps.
Le Quartier Général allemand déclare qu'il reste maintenant dans le pouvoir du Quartier Général de l'Entente de faire tout le nécessaire pour préserver la population française de pertes et de souffrances par une exécution sévère et locale des mesures proposées.
Il refuse la responsabilité quelconque tant au point de vue vie que propriété.               
La population a été avertie des mesures prises par le Haut Commandement allemand. "

Le Commandant en Chef allemand

  6 novembre 1918 - après-midi

Au G.Q.G.


Extrait
du Service d'Information de Nauen


Suivant un avis officiel, la délégation allemande chargée de conclure l'armistice et d'ouvrir les négociations de paix est partie le 6 novembre après-midi de Berlin pour l'Ouest.

  6 novembre 1918 - 20 h

Extrait
du Service d'Information de Nauen


D'après la " Frankfurter Zeitung ", la commission nommée pour discuter les conditions d'armistice du côté allemand comprend :
le général von Gundell (autrefois délégué militaire à la conférence de la paix de la HAYE)
le général major von Winterfeld (ancien attaché militaire à PARIS)
von Hintze (ancien Secrétaire d'État des Affaires Étrangères)
et le contre-amiral Meurer.



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  6 novembre 1918 - soir

URGENT & SECRET


Message intercepté le 6 novembre au soir (1)
(reçu au 2° Bureau à 23 heures 30 - Réception très difficile - texte défectueux - mots douteux)


Au Quartier Général des Alliés
de la part du Grand Quartier Général allemand


Le Haut Commandement allemand, sur ordre du gouvernement allemand
au maréchal Foch


Le gouvernement allemand ayant été informé par les soins du président des États-Unis que le maréchal FOCH a les pouvoirs de recevoir les représentants accrédités du gouvernement allemand pour leur communiquer les conditions de l'armistice, les plénipotentiaires suivants ont été nommés par lui :
Général d'Infanterie von Gundell
Secrétaire d'Etat Erzberger
Ambassadeur Comte Oberndorff (2)
Général von Winterfeld
Capitaine de la Marine Vanselow
Les plénipotentiaires demandent qu'on leur communique par T.S.F. l'endroit où ils pourront se rencontrer avec le maréchal Foch.
Ils se rendraient [manque] en autos avec leur personnel subalterne au lieu ainsi fixé.
Le gouvernement allemand se féliciterait, dans l'intérêt de l'humanité si l'arrivée de la délégation allemande sur le front des Alliés pouvait (un mot indéchiffrable, peut-être " amener ") une suspension d'armes provisoire.
Prière d'accuser réception.

(1)                - communiqué par téléphone le 7 novembre à 0h à l'E-M Bacon (Cdt Riedinger)
(2)                - le texte porte bien Oberndorff et non Berndorff


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